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Conférence du Cercle Royal d’Histoire et d’Archéologie d’Ath et de la Région

décembre 17, 2022 @ 15h00 - 17h00

Samedi 17 décembre 2022 à 15 heures, à la Maison culturelle (château Burbant), auditorium Marion Coulon. La pierre et les hommes. L’exploitation de la pierre de Maffle/Ath du Moyen Age à la fin de l’Ancien Régime, par Jean-Pierre Denis.

Cette rencontre vous sera présentée par Jean-Pierre Denis, ancien Bourgmestre et Député wallon, membre du Bureau du Cercle. 

Jusqu’à la fin du XVIe siècle, il est impossible d’étudier l’exploitation de la pierre de Maffle en l’isolant des carrières de la banlieue d’Ath (Pintamont, « la Poivenerie », carrière de Liessies, .…). Les carrières disséminées de part et d’autre du cordon dendrien forment un bassin qui suit les bancs de pierre faisant fi des limites administratives actuelles de nos villes et villages.

Si la pierre locale est exploitée depuis la période gallo-romaine (1er siècle, Maffle-Ponchau, tumuli), les sources historiques permettent de remonter jusqu’au milieu du XIVe siècle.

Dès cette époque, la « noire piere » d’Ath (les bancs supérieurs du gisement sont appelé bancs noirs en raison de leur couleur) est exportée vers Mons ou Valenciennes. Les carriers et tailleurs de pierre de Maffle et Ath sont appréciés et recherchés dans les villes voisines pour leur expertise professionnelle.

En l’absence de mécanisation du travail, les opérations de découverture, d’exhaure et le déplacement des blocs, … se font à la main avec parfois l’adjonction de la force animale. Les carrières d’Ancien Régime sont souvent situées à flancs de la vallée alluviale de la Dendre. Cette localisation permet de limiter au maximum les travaux de manutention (voir les jardins des maisons bordant les rues de la Fosse et Pierre Rivière à Maffle au pied du buffet des anciennes carrières).

En raison de la qualité médiocre des bancs supérieurs, l’industrie de la chaux et du moellonnage fut florissante et joua le rôle de stimulant économique dans la région. Mais au-delà des moellons parfois bien équarris et calibrés, les marches et seuils, bordures et autres entablements, des blocs formatés (ourdons, boutisses), des encadrements de portes et fenêtres finement ciselés enrichissent la palette des fournitures et illustrent la qualité d’un matériau jamais démentie au fil des siècles.

Si les développements successifs des défenses de la ville constamment adaptées à l’évolution de la polyorcétique (techniques de siège) eut un effet d’entraînement, les monuments civils et religieux permettent encore aujourd’hui d’admirer des réalisations séculaires qui dépassèrent rapidement le cadre local. A Ath, le refuge de l’abbaye de Liessies (Jean de le Sille,1525), la pompe « Le Prestre » (cure de Saint-Martin), place de la Résistance (Jean Vallen, 1676), le quai Saint-Jacques (Charles Louis Terrasse,1787) en sont des témoins oculaires. Dès au moins  la fin du XVe siècle, des fournitures parfois conséquentes dépassent l’hinterland athois : Grand-Pont au bas de la Grand Rue à Lessines (Pierart Rigolet et Jehan Hanart, 1495-96), Puits (aujourd’hui disparu) sur la Grand Place de Tournai (Jean de le Sille 1553), puits sur la place du marché à Lessines (Jehan de Ghillenghien, 1558-59), fontaine Louise-Marie (plusieurs fois restaurée depuis) sur la place d’Oudenaarde (Jean Vallen 1676), l’église N-D de Tongres (Jean Joseph Gillion, 1775), …

Le nombre des carrières a évolué en fonction de la conjoncture politico-militaire.Très tôt, une bourgeoisie d’affaires (les Le Vassault, de Biaulgrant, de Sorbreucq, …) s’est intéressée aux ressources lithiques du sous-sol local. Il est complexe de chiffrer le nombre d’exploitations car la précision de la documentation ne permet pas de toujours déterminer si les sites ont eu une activité consécutive ou successive. Il est certain que toutes les carrières n’étaient pas en mesure de produire des quantités et des qualités de matériaux identiques. Les associations momentanées étaient donc courantes pour répondre aux engagements contractuels. Les trois premiers quarts du XVIe siècle et le XVIIIe siècle peuvent être considérés comme deux âges d’or de la pierre de Maffle sous l’Ancien Régime.

A ce jour, la documentation dépouillée permet de se faire une idée relativement précise de l’importance qu’a joué cette activité pré-industrielle dans la région.

Details

Date:
décembre 17, 2022
Time:
15h00 - 17h00
Website:
https://crhaa.wordpress.com/

Organizer

Cercle Royal d’Histoire et d’Archéologie d’Ath et de la Région
Phone
+3268681353
Email
musee.d.histoire@ath.be
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Venue

Auditorium Marion Coulon
Château Burbant - Rue du gouvernement
Ath, 7800 Belgique
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Phone
068/68.13.53
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