Conférence du cercle d’Histoire – Décembre
décembre 20 @ 15h00 - 17h00
Samedi 21 décembre 2025 à 15 heures , à la Maison culturelle , Château Burbant auditorium Marion Coulon, La pierre de Brugelette, Attre et Mévergnies du Moyen-Âge à la fin de l’Ancien Régime par Jean-Pierre Denis, député et bourgmestre honoraire. membre du bureau du Cercle
Les roches issues de la vallée de la Dendre orientale présentent une grande diversité géologique. Si les premières mentions écrites datent de la fin XI,Ve siècle, des prospections archéologiques pourraient élargir cette chronologie.
Dès cette époque, la pierre de Brugelette, extraite des hameaux d’Hérimez, de Wisbecq, et très marginalement de Frésegnies, s’impose comme l’un des principaux foyers de l’activité extractive. La ville voisine de Chièvres y recourt pour ses travaux de fortification et de gestion des eaux.
Exploité pendant au moins deux siècles, ce gisement voit toutefois l’activité liée à la pierre de taille décliner dès la fin du XVe siècle au profit de la chaux et des pierres de chaussée. Dès le XIVe siècle, les comptes indiquent déjà un usage majoritaire de la pierre pour la calcination, malgré une moindre valeur marchande. L’absence de coupe stratigraphique interdit toute estimation précise des roches aptes à la taille. Les techniques rudimentaires d’exhaure inchangées jusqu’au XVIIIe siècle renforcent l’hypothèse d’un faible rendement en pierre de taille. Le concept même de « pierre de taille », ayant évolué, complique les comparaisons. Dans ce contexte, l’usage dominant reste donc le chaufournage.
Au XVIIIe siècle, le hameau des Montils fournit la pierre destinée à l’aménagement du Rocher dans le parc du château d’Attre. Des carrières sont également mentionnées à Cambron-Casteau et Gage.
En 1628, Philippe Dubois livre de la pierre de taille de Mévergnies pour la façade est de l’Hôpital N-D à la Rose à Lessines. L’activité extractive sur le territoire d’Attre, riche en grès, devient alors plus présente. Il convient toutefois de nuancer les sources : les comptes de voirie orientent vers des usages spécifiques, ce qui peut fausser l’interprétation. Pourtant, la vente de pierre au pied carré, la production de pavements de « grises pierres » et de chaux révèlent une exploitation mixte de roches calcaires (parfois dolomitiques), voire de pierre de taille.
La pierre bleue de Maffle, reconnue pour sa qualité, a probablement freiné des gisements de la Formation de Malon-Fontaine à Attre, Mévergnies et Arbre. A la fin du XVIIIe siècle, la concurrence s’intensifie entre la pierre de Maffle et de Soignies, reflet des choix ostentatoires de l’élite sociale et religieuse.